Patrimoine carcéral normand. PCN

Ce projet vise à mettre les technologies numériques au service d’un concept nouveau : le patrimoine carcéral, et à la création du musée national virtuel d’histoire de la justice qui mobilise les historiens autour de la plateforme d’édition en ligne Criminocorpus. Plus largement, ce projet fait appel aux compétences croisées des acteurs de l’Administration pénitentiaire, des professionnels du patrimoine et des spécialistes de la mise en valeur numérique des acquis de la recherche, dont HumaNum.
Le projet intervient à un moment crucial de l’histoire de la justice et de l’histoire de l’exécution des peines en France. La vétusté du parc carcéral hérité du XIXe siècle implique de nouvelles constructions et des désaffectations de bâtiments anciens.
Des préconisations européennes et législatives vont contraindre les gouvernements à pratiquer l’encellulement individuel, devenu obligatoire depuis le 24 novembre 2014 et donc à accélérer la disparition d’établissements qui disposent encore de dortoirs. Il y a donc une dimension d’urgence et de « sauvetage » dans le projet, à la manière des fouilles de sauvetage archéologiques, avec la nécessaire prise en compte des pressions foncières, des revendications de comités d’habitants, des politiques municipales pour suggérer des reconversions, des réemplois, de nouvelles insertions dans les espaces urbains.
Par ailleurs, la direction de l’administration pénitentiaire est en cours de réorganisation et en instance de créer une sous-direction des métiers pénitentiaires, avec une multiplication des recherches sur la professionnalisation des acteurs en milieu fermé comme en milieu ouvert. Dans ce domaine, il y a donc une mutation essentielle qui s’opère avec la nécessité de conserver la mémoire  de modes de fonctionnement internes, de métiers qui évoluent rapidement. Les approches anthropologiques doivent permettre un enregistrement de pratiques professionnelles, de mémoires de lieux avant leur disparition, d’usages d’objets comme d’espaces par toutes les composantes des communautés carcérales, détenus y compris, pour saisir « le génie des lieux ».

Ce projet a débouché sur la plateforme HUGO. Patromoine des lieux de justice : https://hugo.criminocorpus.org/fr/

http://criminocorpus.hypotheses.org/

 

Site web: 
https://criminocorpus.hypotheses.org/
Laboratoire: 
Financement: 
Année: 
2015