Priorité de santé publique (World Health Organization, 2004), les pays occidentaux cherchent à lutter contre la sédentarité des sujets vieillissants (21,5% de la population en France en 2004, forte croissance attendue jusqu’en 2035) en les incitant à pratiquer une activité physique régulière. Dans ce sens, 2012 fut l’année européenne de la politique active des âges et de la solidarité entre les générations.
Néanmoins, la grande majorité des études se sont penchées sur la question des facteurs favorables à l’engagement dans la pratique sans explorer les freins concomitants pouvant empêcher une personne âgée, par ailleurs motivée, à pratiquer une activité physique. En d’autres termes il est très probable que malgré des motivations avérées à pratiquer une activité physique (ex : pour ressentir un bien-être, pour être en bonne santé), une personne âgée peut être amenée à renoncer à la pratique à cause de freins aff ectifs, tels que, par exemple, la peur de se blesser, un faible sentiment de compétence, ou encore une estime de soi physique faible.
Sur le plan théorique, au-delà de l’ambition de montrer l’applicabilité d’un modèle psychosocial des émotions au contexte du vieillissement, ce projet permettra, avant tout, de parfaire notre connaissance du vieillissement au travers d’une approche interdisciplinaire théorique et épistémologique originale, incluant principalement les disciplines scientifiques de la psychologie et de la sociologie.
Sur le plan appliqué, les résultats permettront de développer des programmes d’intervention adaptés à la régulation émotionnelle des séniors par les encadrants sportifs et les aidants, dans le but de développer ou de maintenir leur engagement au sein de l’activité physique.
Ce projet laisse ainsi entrevoir non seulement des retombées scientifi ques dans le domaine de la recherche fondamentale, mais également des solutions d’optimisation de l’efficience des actions de préservation de la santé et de l’autonomie des séniors.