Le geocaching est une expérience ludo-récréative pratiquée par plus de 7 millions de joueurs dans le monde. Cette pratique illustre à sa mesure les effets locaux de la « géonumérisation du monde » (Joliveau 2012, 2013). Le jeu repose sur des « cache owner » locaux, qui déposent des caches à trésor
dans les territoires ; et des geocacheurs (des trouveurs) de toute provenance qui vont à la découverte de ces mêmes trésors. Le jeu existe dans le monde entier. La Normandie dispose à ce jour de plus de 5 000 caches qu’il s’agira de considérer de façon exhaustive.
Le projet de recherche consiste à comprendre comment ce genre de pratiques permet d’engager un processus de patrimonialisation populaire et de réécriture des histoires locales. Avec l’arrivée du web 2.0, la question de l’animation numérique des territoires échappe en grande partie aux acteurs publics en
charge de labelliser les endroits et sites remarquables. Désormais, de nouvelles dynamiques de désignation se créent, une nouvelle carte patrimoniale et touristique se dessine, faite de micro-lieux, parfois situés hors des sentiers battus. C’est cette nouvelle réalité normande qu’il s’agit de mettre au
jour et d’analyser sous le regard croisé de géographes, d’historiens et de spécialistes de l’analyse textuelle.