Volet 3. Vivre au chômage et investir des activités : comprendre les effets sur la santé et la fatigue des chômeurs « accompagnés » et/ou « organisés »
Responsables scientifiques : Virginie ALTHAUS et Boris VALLÉE, CRFDP
La question du chômage est à la fois politique, économique et de santé publique : cette recherche vise ainsi à éclairer les relations entre chômage et santé globale perçue. Il s’agit en particulier d’étudier les répercussions que la situation de chômage peut avoir sur les capacités de construction de sa santé au quotidien.
S’intéresser à ces dimensions est d’autant plus important que l’on assiste à une montée croissante du chômage depuis une trentaine d’années. En effet, « l’épreuve du chômage » (Schnapper, 1994) fragilise le spectre identitaire et social des personnes, entrainant une « vulnérabilité sociale » (Jauffret-Roustide, 2014) chronique et pernicieuse. Plus spécifiquement, il s’agit ici d’étudier la perception qu’ont les chômeurs de leur santé globale, ainsi que le lien qu’ils font entre chômage, fatigabilité et vulnérabilité sociale.
La santé est entendue ici en référence à la normativité et la créativité (Lhuilier & Gaudart, 2014) ; elle se définit comme la capacité à créer de nouvelles normes ou à faire évoluer les anciennes pour maîtriser son environnement (Canguilhem, 2013/1966). La recherche s’effectuera en deux volets. D’une part, nous nous intéresserons aux différentes activités hors emploi maintenues ou investies par les chômeurs, leur permettant de « résister aux effets du chômage » (Bonnefon, 2008). D’autre part, nous ciblerons les relations entre les pratiques d’accompagnement (social et/ou professionnel), telles qu’elles sont perçues par les chômeurs et leurs activités afin d’identifier leurs effets respectifs et interactifs sur la santé perçue. Pour ce faire, dans une approche intégrative, nous mobiliserons à la fois une démarche compréhensive et qualitative et une démarche descriptive quantitative.
